Danse et concept: Sole Medina & Sofie Dubs Durée : 40mn (existe aussi une version de 20mn)
Pour cette pièce, nous avons deux axes de travail et d’inspiration:
La mort(dans sa dimension symbolique : la fin de quelque chose, la perte, le changement radical). Plus qu’à la mort physique nous nous intéressons à la symbolique de la mort, ce qui se perd, se défait, disparaît. Pour les improvisatrices que nous sommes, l’éphémère de l' « ici et maintenant » est la principale matière que nous travaillons. Nous tentons d’apprivoiser l’instant en jouant du temps et de l’espace : vivre le présent, le rendre visible, et le laisser mourir. Au delà de la technique d’improvisation, nous portons une réflexion sur toutes ces « petites morts » que chacun vit au cours de sa vie…
Le deuil (de celui, celle qui disparaissent, mais aussi le deuil d’une relation, d’un idéal, d’une croyance, ou d’une situation). Nous nous questionnons sur la dimension sociale du deuil : quels sont les rituels existants dans nos cultures pour faire face au deuil ? Sont-ils collectifs, festifs, invisibles, ... ?
La rue: espace public/public, miroir social…
Nous désirons récupérer la rue comme un espace de vie, de rencontre et de provocation. Nous invitons à une réflexion collective et intime sur le processus de deuil et la mort, évènements humains, sociaux, psychologiques…
Personnages et mises en scène
Deux figures, deux archétypes du deuils : la veuve et la mariée
Deux incarnations du deuil qui se vivent socialement de manière bien différentes. Deux formes de deuils associées à des rituels si différents et si proches à la fois…
Composition, mise en scène
Si nous commençons notre intervention avec deux personnages « communs », de la rue, la veuve et la mariée prennent peu à peu forme, et nous entrons alors dans un monde symbolique en proie à l’espace urbain pré-défini. Nous partons d’un espace défini, clos (un cercle de terre), d’une danse chorégraphiée, pour peu à peu entrer dans l’espace inédit de la rue, c’est alors que le conte prend corps.
La pièce est un perpétuel va et vient entre mouvements chorégraphiés, improvisation, naissance de personnages, texte et musique.
C’est une pièce itinérante. Le trajet dépend du lieu où nous performons, mais la configuration est toujours la même : un point de départ avec une scénographie prédéfinie, une procession avec des arrêts « transformateurs », et un point final (une place de préférence) où se termine notre intervention. Ce mouvement fait lien avec l’aspect dynamique et temporel du deuil. Par ailleurs nous cherchons à ouvrir un autre espace public et particulier par l’usage d’une radio dans notre mise en scène.
Nous proposons à une radio locale d’interpréter à son goût le thème de notre pièce et interagissons en direct avec cette interprétation.
Eléments scéniques
La radio
Nous collaborons avec une radio locale qui diffuse en direct une émission „écho“ à notre travail sur le deuil et la mort, et avec laquelle nous interagissons. Le travail avec les radios locales représente un autre espace de composition instantanée fondamental dans cette pièce (et nous espérons dans les prochaines) mais aussi de rencontre avec la spécificité de chaque lieu, pour nous primordiale. . Ainsi, plusieurs semaines avant la performance nous prenons contact avec les radios locales, pour leur proposer une collaboration et pour échanger nos réflexions sur cette questions du deuil et de la mort...
La terre
Au début de la pièce, nous utilisons de la terre, référence à la tradition, les racines, le commun, le „hors murs-hors ville“. Nous avons besoin de 10 kg de terre pour chaque présentation.
" Les vieux habits "
Lors de chaque représentation, nous invitons le public à apporter ses "vieux" habits. Ces habits constitue une partie de notre scénographie et fera l'objet à la fin du spectacle de prolonger la rencontre avec une petite foire au troc de vêtements... Une autre analogie au deuil, ce que l'on perd, ce dont on se sépare, celle habit-peau qui part sur unE autre...
L’architecture du lieu représente notre espace de rencontre.
Mobilier urbain
Nous utilisons les éléments structurels de la rue (trottoirs, murs, bancs, poubelles, voitures) comme des éléments scénographiques. Nous y intégrons une pile d’habits (poubelle) avec lequel nous jouerons à un moment donné, et l’usage d’un container duquel nous sortirons à un autre moment. Nous avons besoin d’un container avec ouverture facile (pour pouvoir y entrer et en sortir facilement). Nous invitons le public (dans l’annonce de la performance) à apporter ses vieux habits qui s’intègreront dans notre scénographie. Ainsi, le „spectateur“ participe activement à la mise en scène et à la fin de notre danse, le conte se prolonge quand une s’approprie le vêtement de l’autre qui voit partir ce „petit bout de vie“ sur une „inconnue“.