
Photo: Anna Schimpf
NYCTALOPE
Création: en cours .... 2017-2018
Danse et conception : Lorna Lawrie & Sofie Dubs Oeil extérieur, lectures: Juliette Penblanc, Véronique Truffert, Babouillec SP Production: association "EmPreintes en mouvement" (04) Collaborations: Pied d'Aulun, Théâtre de la Fonderie Langue: Français et espagnol Durée: 50min (aproximativement) NOTE D’INTENTION
Comment le corps peut-il entrer en résonance avec un texte littéraire? Quel est son mouvement à l’écoute d’une poétique à la quelle il se confronte et par laquelle il se redécouvre ? Si le langage construit nos corps, le corps peut-il porter ou incarner une poétique littéraire qui le questionne? Pour ce projet, nous souhaitons différencier la notion de « littérature » à celle de « langage », en nous basant sur la distinction qu’en fait Roland Barthes. Selon lui, la littérature permet de dépasser les fonctions et les limites du langage qui aurait essentiellement un rôle purement informatif ou communicatif. En tant qu’objet artistique ou poétique, elle offrirait donc un espace de liberté inconcevable selon lui dans la langue. Nous nous intéressons donc à l’espace de liberté qu’ouvre la littérature, comme une alternative à ce qu’il appelle « la tyrannie du langage ». Quel espace performatif peut-on créer pour établir ce dialogue entre littérature et corps? Quelle « littérature » peut permettre cette rencontre ? " ALGORYTHME EPONYME" de BABOUILLEC SP La densité poétique et politique ainsi que la musicalité de la langue d'Algorithme éponyme* , texte d’une auteure française contemporaine, Babouillec SP a fait écho à notre recherche : « ...débarrassée de tout embarras lié au bien écrire, affranchie du respect des tièdes pertinences, elle délivre le poème brûlant d’un être dans la lutte achar- née pour conquérir sa propre voix » Pierre Meunier, (auteur et metteur en scène qui a travaillé avec ses textes) Nous nous trouvons face à une écriture qui ne questionne pas, mais qui perce de manière incisive la construction sociale du corps et les limites auxquelles il est proscrit. « L’enjeu systématique de l’appartenance au monde inhibe ta résonance au monde, à toi-même, à elle-même. Elle se met en miroir holistique de la révolu- tion qu’elle traverse. Fantômes itinérants et sans bagages les corps s’alignent sur le modèle disponible. » Babouillec SP Sa lecture nous mène à un lieu familier et sombre où nous pouvons reconnaître ce corps « clos », enfermé dans une identité sociale. Dans le même temps, elle nous libère en dévoilant et en nommant poétiquement la construction et le conditionnement de ces corps devenus presque invisibles. « Nous évoluons comme une masse endormie capable d’appuyer sur le men- tal opprimé d’une minorité qui s’organise pour changer la forme » Babouillec SP Nous ressentons cette poétique comme étroitement liée au corps. Le texte trouve son chemin directement dans nos os, nos muscles, nos cellules sans même passer par un « décodage du langage ». C’est la matière, la texture même de cette écriture qu’il nous intéresse d’aborder. «Métronome du passé, présent, futur dicté inlassablement du fond linéaire de la conscience collective, le temps s’écoule. Tout est en résonance avec la méthode et la restriction de la méthodologie. Lire chaque mot fige mystérieusement l’espace mental dans la forme holistique matérialisé d’inconstance » Babouillec SP * "Algorythme éponyme et autres textes", édité aux éditions Payot & Rivages, Paris, 2016 ![]()
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